Un ancien « para » au silo

Depuis septembre 2013, Cédric Lefèbvre découvre le monde agricole. Un nouveau monde pour ce quadra qui a enchaîné différentes casquettes tout au long de sa carrière. Alors que certains optent pour le métier de magasinier à la sortie de l'école, lui, décide d'endosser cette fonction à 43 ans, dans un silo d'Axéréal. Sa première moisson est un grand moment. « Quand je suis arrivé, je ne connaissais pas l'orge ! En quelques mois, j'ai tout appris. J'étais un peu tendu pour la moisson, car je pilotais le silo seul, mais tout s'est très bien passé. » Aujourd'hui, il s'occupe du silo de Vailly-sur-Sauldre, dans le nord du Cher, d'une capacité de stockage de 2 000 t, avec une récolte moyenne de céréales de 7 000 t par an. Il a en charge la gestion, l'appro et l'expédition des céréales, ainsi que la vente d'aliments du bétail.

Besoin d'adrénaline

Si Cédric a su s'adapter si vite, c'est qu'il a de l'expérience. Originaire de Gien, dans le Loiret, il obtient un CAP de boucher en 1988. Mais rapidement, il part faire son service militaire à la base de Bricy, près d'Orléans. Sportif, il n'a pas froid aux yeux, et tente un saut en parachute. Quelques mois plus tard, il s'engage dans l'armée aux côtés des parachutistes. « L'esprit militaire, l'engagement, la camaraderie... et surtout l'adrénaline me plaisaient ! », se souvient-il. Mais après deux ans de service et une multitude de sauts, il se blesse. Double scoliose. Muté, il est affecté aux Bérets bleus, une école de sous-officiers. Il est chargé des services généraux. « C'était une grosse déception de ne plus pouvoir sauter. C'est le genre d'accident qui forge le caractère ! »

Son besoin d'aventure et de grand air est insatiable. En 1994, il devient monteur d'échafaudage sur les centrales nucléaires ! Avec son harnais, il monte quelque 7 000 t d'échafaudage à 100 m d'altitude. Peu à peu, il devient responsable d'équipe et entre en zone contrôlée, c'est-à-dire en zone de contamination à l'uranium. « La sécurité a toujours été un point très important pour moi. Même si le sentiment de hauteur, de liberté, est fort, je garde toujours les pieds sur terre. »

Responsable d'équipe

Après cinq ans au sommet des centrales, il se spécialise dans l'assemblage de charpentes métalliques. Il part six mois au Burkina Faso construire une usine de coton. « Nous étions trois chefs d'équipes pour diriger 500 ouvriers. Ce n'était pas facile, mais très enrichissant humainement », sourit Cédric. Il est licencié économique en 2001. Qu'à cela ne tienne ! Il devient responsable du service expédition dans une usine de plasturgie pour pièce automobile. Il s'occupe de la préparation de commandes, gère les entrées et les sorties, contrôle la qualité, s'occupe de la logistique des pièces... Tout en manageant son équipe. Malheureusement, il est à nouveau licencié économique en 2008. Il retourne dans une usine qui fabrique des filets alimentaires, en tant que responsable de la production. Il est en charge d'une vingtaine de machines et d'une dizaine de personnes. Le travail est intéressant pour ce « touche-à-tout », mais l'extérieur lui manque. « J'étais toujours enfermé. Quand j'ai vu l'annonce d'Axéréal, j'ai tout de suite appelé et j'ai commencé la semaine suivante. Ici, j'ai du contact avec les gens et je suis autonome. » De temps en temps, Cédric Lefèbvre monte en haut du silo pour veiller à la qualité du grain... Et retrouver quelques sensations ! Il espère aussi monter quelques échelons dans les fonctions hiérarchiques et peut-être devenir responsable de site.

Aude Richard